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CHAPITRE VI
RAPPORT D'ACTIVITES SUR LES CONDITIONS DE DETENTION DANS
LES AMERIQUES
1.
Au cours des 85e et 86e sessions de la
Commission, un Groupe de travail a été créé pour étudier les conditions
de détention dans les Amériques. La
Commission a décidé qu'une fois achevée cette étude, elle publierait un
rapport sur les conditions d'incarcération, et préparerait un instrument
établissant un code uniforme de conduite et des normes minimales, conformes
au droit international, qui serviraient de modèle aux Etats membres pour
l'administration pénitentiaire et le traitement des détenus.
La Commission espère que ce code modèle conduira finalement à des
pratiques plus satisfaisantes concernant cet aspect de la vie nationale dans
les Amériques.
2.
Le Groupe de travail comprenait:
le professeur Michael Reisman, alors président de la CIDH;
l'Ambassadeur John S. Donaldson, président de la CIDH; le docteur Jean
Joseph Exumé, membre de la Commission et le docteur Relinda Eddie, juriste,
spécialiste des droits de l'homme.
3.
Pour aider le Groupe de travail dans sa tâche, des questionnaires
ont été adressés aux gouvernements des Etats membres, dans lesquels il
leur était demandé de fournir des renseignements sur les conditions de détention
et les établissements pénitentiaires de leur pays.
Ces questionnaires ont également été adressés aux organisations
gouvernementales intéressées par les conditions de détention dans les Amériques.
4.
La Commission a également visité des centres de détention et des
prisons dans certains pays,[1]/
visites pendant lesquelles elle a pu accroître ses connaissances et obtenir
des renseignements sur les conditions de détention des pays en question.
5.
A sa 93e Session, la Commission a de nouveau prié les
Etats membres qui ne l'avaient pas encore fait, de lui retourner les
questionnaires. Elle a essayé
d'obtenir l'aide, la coopération et la contribution des Etats membres et a
fixé au 31 décembre 1996 la date limite de réception des réponses.
6.
Lors de sa vingt-sixième Session ordinaire, qui a eu lieu à Panama
le 3 juin 1996, l'Assemblée générale de l'OEA a examiné le rapport
annuel de la Commission interaméricaine des droits de l'homme et, lors de
sa huitième séance plénière, elle a approuvé la résolution AG/RES.
1404 (XXVI-O/96) dont le paragraphe 16 indique:
De recommander à la Commission interaméricaine des droits de
l'homme de continuer à accorder la priorité à l'adoption des mesures
requises pour remédier aux conditions des détenus qui attendent d'être
jugés ainsi qu'au surpeuplement des prisons, et de lui faire rapport sur ce
sujet lors de la prochaine Session ordinaire de l'Assemblée générale.
7.
La Commission souhaite exprimer ses remerciements aux gouvernements
des Etats membres pour leur collaboration, leur contribution et leur aide à
ce projet. A ce jour, vingt-six
Etats membres ont répondu au questionnaire et ont fourni à la Commission
des renseignements utiles sur les conditions générales de détention dans
les Amériques. Il s'agit des
Etats suivants: Antigua-et-Barbuda,
Argentine, Bahamas, Barbade, Brésil, Canada, Chili, Colombie, Costa Rica,
la Dominique, Etats-Unis, El Salvador, Guatemala, Guyana, Haïti, Honduras,
Jamaïque, Mexique, Panama, Paraguay, Pérou, République dominicaine,
Sainte-Lucie, Trinité et Tobago, Uruguay et Venezuela.
8.
La Commission a également reçu des réponses aux questionnaires
relatifs à l'univers carcéral et aux conditions de détention dans les Amériques,
ainsi que des rapports sur ce sujet, envoyés par des organisations non
gouvernementales. Elle souhaite
remercier les organisations non gouvernementales suivantes pour leur aide,
leur coopération et leur contribution à cette étude: American Civil
Liberties Foundation, The National Prison Project (Etats-Unis); Amnesty
International (Etats-Unis); Americas Watch, division de Human
Rights Watch (Etats-Unis); Human Rights Watch (Etats-Unis); Le
Projet Prisons, de l'Université George Washington (Etats-Unis); Derechos
en el Caribe, Red Caribeña de Derechos Humanos, (Barbade); Le Conseil
de la Jamaïque pour les droits de l'homme (Jamaïque); CASDEL, Centro de
Asesoramiento Social y Desarrollo Legal (Bolivie); CODEHUCA, Comisión
para la Defensa de los Derechos Humanos en Centroamérica (Costa Rica); Centro
de Asistencia Legal Popular (CEALP) (Panama); Centro de Estudios
Humanitarios (CEDHU) (Paraguay), et COFAVIC, Comité de los
Familiares y las Víctimas de los Sucesos (Venezuela).
9.
Une fois passé le délai fixé au 31 décembre 1996 par la
Commission, le Groupe de travail a examiné les renseignements qui avaient
été reçus concernant les conditions de détention et les prisons, ainsi
que les pratiques et les lois en vigueur dans les Amériques en la matière.
La Commission a également commencé à préparer son rapport sur les
conditions de détention dans les Amériques.
RAPPORT D'ACTIVITES SUR LE PROJET VISANT A PROMOUVOIR ET
A PROTEGER LE DROIT DE LA FEMME A ETRE LIBRE DE
TOUTE DISCRIMINATION DANS LE CONTINENT
A sa 85e Session ordinaire, la Commission a nommé le
doyen Claudio Grossman rapporteur spécial des questions liées aux droits
de la femme. Les fonctions de cette charge consistent surtout à analyser
et à diffuser les cas de discrimination, de facto et de jure, qui
peuvent entraver la capacité de la femme à exercer ses droits et libertés
consignés dans la Convention américaine relative aux droits de l'homme et
dans la Déclaration américaine des droits et devoirs de l'homme.
Lorsque le rapporteur aura terminé son étude, il en fera part à la
Commission plénière qui, à son tour, fera connaître aux Etats membres
les recommandations qui lui paraissent pertinentes, et propres à favoriser
l'application des normes du Système interaméricain des droits de l'homme.
Ce projet a pour objet principal d'aider les Etats membres à reconnaître
les situations où il y a discrimination, situations qui sont incompatibles
avec les garanties interaméricaines des droits de l'homme, et à formuler
des recommandations pour y remédier tout en renforçant la capacité de la
femme à jouir pleinement et sur un pied d'égalité de ses droits et libertés. ANTECEDENTS
Les Etats membres de l'OEA considèrent que l'amélioration de la
capacité de la femme à exercer ses droits, pleinement et librement, est un
élément essentiel de la recherche visant la consolidation des systèmes démocratiques
dans le continent[2]/.
La priorité qui a été accordée dans toute la région au
renforcement de l'exercice effectif de la démocratie, est une condition préliminaire
essentielle pour pouvoir progresser dans le respect des droits de l'homme.
Dans le même temps, une démocratisation véritablement
participative ne peut se développer que si tous les secteurs de la société
participent, complètement, à la vie nationale.
Tout comme l'OEA a renouvelé son engagement de faire progresser les
droits de la femme, grâce par exemple aux travaux réalisés par les Etats
membres et la Commission interaméricaine des femmes pour que soit adoptée
la Convention interaméricaine pour la prévention, la sanction et l'élimination
de la violence contre la femme (Belém do Pará, 1994), la Commission
interaméricaine des droits de l'homme a également redoublé d'efforts pour
encourager et protéger les droits de la femme.
Les violations des droits de l'homme, dont les causes et conséquences
s'expliquent par l'inégalité des sexes, sont généralement liées au
problème très étendu de la discrimination contre la femme.
C'est ce que reconnaît la Convention de Belém do Pará, qui, dans
son article 6, indique que le droit de toutes les femmes à une vie sans
violence doit inclure le droit "d'être libre de toute forme de
discrimination".
Par le biais de son système de requêtes individuelles, et dans le
cadre de ses fonctions de surveillance, la Commission a examiné au cours
des dernières années des cas de violations des droits de l'homme, dont les
causes peuvent être attribuées à la différence de traitement des hommes
et des femmes. Par exemple, la
Commission étudie actuellement deux requêtes individuelles dont l'une dénonce
la discrimination de la femme dans le droit civil et dans le droit de la
famille, et l'autre, traite de la violence domestique.
Lors des visites qu'elle effectue sur place, tout comme dans certains
rapports spéciaux par pays, la Commission fait porter concrètement ses
efforts sur les droits de la personne en ce qui concerne la femme. C'est ce qu'elle a fait lorsqu'elle est allée en Haïti au
cours de la dernière année du gouvernement de facto, et qu'elle a
pu s'entretenir avec des femmes qui avaient été violées pour des raisons
politiques; elle a préparé un rapport signalant les multiples dispositions
de la Convention américaine et d'autres instruments importants relatifs aux
droits de l'homme qui avaient été ainsi transgressés.
A l'heure actuelle, la Commission continue à se consacrer à la
protection des droits de la femme dans plusieurs domaines, et ce faisant,
elle se rend de plus en plus compte que la condition réservée à la femme
dans les diverses législations et pratiques nationales gênent sa capacité
à exercer ses droits et libertés individuels.
Activités menées à bien pendant la période couverte par le
rapport
Le 30 mars 1996, le rapport spécial de la Commission a convoqué une
deuxième réunion d'experts pour examiner la conception et la mise en
oeuvre du projet dont il est question et notamment, la forme et le contenu
du questionnaire qui serait envoyé aux Etats membres et aux organisations
intergouvernementales et non gouvernementales, afin de rassembler des données
de base devant servir à l'étude. Parallèlement
à cette réunion, la Commission a parrainé une Conférence intitulée: "La femme, les droits de l'homme et le Système interaméricain",
avec la participation de la Commission des femmes de l'OEA, de
l'Organisation panaméricaine de la santé, de l'Institut interaméricain
des droits de l'homme et du Washington College of Law[3]/.
Une fois terminée cette deuxième réunion, le rapporteur spécial a
terminé la préparation du questionnaire du projet pour le soumettre à la
Commission pour étude. En
juillet 1996, le rapporteur spécial a commencé à distribuer les
questionnaires aux Etats membres, en les priant de fournir les
renseignements qu'ils considéraient pertinents pour le 1er février
1997[4]/.
A sa 95e Session, la Commission avait reçu des réponses exhaustives
du Belize, de la Colombie, du Costa Rica, de l'Equateur, du Guyana, du
Mexique, du Panama, du Paraguay, du Pérou, de la République dominicaine,
de l'Uruguay, une réponse provisoire du Brésil, ainsi que des demandes émanant
de plusieurs Etats membres qui souhaitaient avoir un peu plus de temps pour
répondre au questionnaire, car ils se trouvaient à la dernière phase de
la collecte de l'information, assez volumineuse, qui avait été demandée.
La Commission constate avec satisfaction que l'information fournie à
ce jour est ample et solide, elle remercie les Etats membres de l'appui
qu'ils ont accordé à ce projet.
La Commission prie instamment les Etats membres qui sont toujours en
train de collecter des renseignements en vue de répondre au questionnaire,
de remettre leurs réponses le plus tôt possible afin que le rapporteur spécial
puisse prendre en compte tous les renseignements pertinents pour mener ce
projet à bonne fin.
La Commission a également préparé une liste d'organisations
intergouvernementales et non gouvernementales auxquelles le questionnaire
sera envoyé sous peu. Plusieurs
organisations ont proposé d'apporter leur aide et de fournir des
informations à la Commission. Le
rapporteur spécial espère que ce sera là un processus interactif, avec
une coopération étendu, et il demande à tous les secteurs de contribuer
au rassemblement des connaissances et des informations pertinentes.
A la fin du mois de juillet 1996, le rapporteur spécial a été représenté
par le Secrétariat de la Commission à une réunion de travail sur la
"protection des droits de la femme à l'échelle internationale",
qui s'est tenue à San José (Costa Rica) sous les auspices de l'Institut
interaméricain des droits de l'homme, du CLADEM (Comité de América
Latina y el Caribe par la Defensa de los Derechos de la Mujer), du
Centre international pour les droits de l'homme et le développement démocratique
et de l'Agence suédoise de coopération internationale en faveur du développement.
Les juristes qui participaient à la réunion et venaient de vingt pays de
la région, ont examiné les instruments et mécanismes de protection des
droits de la femme qui existent au sein du Système des Nations Unies et du
Système interaméricain des droits de l'homme.
Ils ont été informés du projet du rapporteur spécial de la
Commission et des exemplaires du questionnaire leur ont été distribuées.
A cet égard, le rapporteur spécial souhaite mentionner la coopération
inestimable fournie par l'Institut interaméricain des droits de l'homme
pendant l'élaboration et les phases initiales du projet.
Le rapporteur spécial est en train d'étudier comment des événements
semblables aux Conférences de mars et de juillet pourraient être organisées
pour diffuser l'information concernant le projet, rassembler des données
sur des cas de discrimination de fait et de droit, et encourager le dialogue
et l'échange d'information entre les intéressés.
Pour mieux encourager et protéger les droits de la femme, il faudra
la participation et la collaboration de tous les secteurs; ainsi, la
Commission continuera de rechercher la participation de base la plus large
possible pour ce projet.
RAPPORT D'ACTIVITE SUR LA SITUATION DES TRAVAILLEURS MIGRANTS ET
DE LEUR FAMILLE DANS LE CONTINENT I.
INTRODUCTION
1.
Au cours de la 92e Session extraordinaire de la Commission
interaméricaine des droits de l'homme, qui s'est terminée le 3 mai 1996,
il a été décidé de commencer à examiner la question des travailleurs
migrants dans le continent, afin de préparer un rapport sur ce sujet.
Lors de huitième séance de la vingt-sixième Session ordinaire de
l'Assemblée générale de l'OEA, qui s'est tenue à Panama le 7 juin 1996,
l'Assemblée générale a pris note du rapport annuel de 1995 de la
Commission interaméricaine des droits de l'homme et, en vertu des
dispositions du paragraphe 20 de la résolution AG/RES. 1404 (XXVI-O/96)[5]/ a décidé de "recommander à la Commission
interaméricaine des droits de l'homme d'inclure dans son prochain annuel
une évaluation de la situation des travailleurs migrants et de leur famille
dans le continent".
2.
La Commission a constitué un Groupe de travail afin d'étudier la
condition des travailleurs migrants et de leur famille dans le continent.
Ce Groupe de travail comprend le Dr Alvaro Tirado Mejía, rapporteur,
et le Dr Jean-Joseph Exumé, tous deux membres de la Commission, ainsi que
le Dr Relinda Eddie et Bertha Santoscoy, juristes principales du Secrétariat,
spécialisées en matière des droits de l'homme.
L'étude de la Commission se bornera à examiner la condition des
travailleurs migrants et de leur famille dans le continent, sans analyser
des problèmes tels que celui des "personnes déplacées à l'intérieur
du pays", des "apatrides" ou des "réfugiés". II.
PREMIERE PHASE DE L'ETUDE
3.
Le Groupe de travail a entrepris la première phase de ses travaux.
Celle-ci consiste à établir des contacts avec des organisations
internationales, régionales et nationales dont le siège se trouve à
Washington, D.C., et qui ont des contacts avec les travailleurs migrants.
Cela permettra de définir les problèmes qui touchent ces
travailleurs et leur famille, et de recevoir des informations à ce sujet
pour aider la Commission à préparer son étude sur la condition des
travailleurs migrants et de leur famille dans le continent.
4.
A ce jour, les participants au Groupe de travail se sont réunis avec
les représentants des organisations suivantes:
M. Hans Petter Boe, chef des missions du Bureau à Washington de
l'Organisation internationale des migrations (OIM) et Mme Laura
Park, assistante principale pour les opérations en Amérique latine et aux
Caraïbes (OIM), M. Tony Freeman, directeur du Bureau de Washington de
l'Organisation internationale du travail (OIT); Mme Kate Balian,
représentante adjointe régionale du Haut Commissariat des Nations Unies
pour les réfugiés (HCR); Bernadette Passade-Cissé, conseiller juridique,
et Caroline Van Buren, spécialiste en droit, toutes deux fonctionnaires du
Bureau régional du HCR pour les Etats-Unis et les Caraïbes, dont le siège
est à Washington, D.C.
5.
Ces organisations fournissent au Groupe de travail des informations
qui lui sont utiles pour son étude. Le
Groupe de travail a également obtenu l'aide du Dr Juan E. Méndez,
directeur de l'Institut interaméricain des droits de l'homme (IIDH), dont
le siège est à San José (Costa Rica), lequel a accepté d'accorder son
aide à la Commission pour préparer cette étude et du Dr Cristina Zeledón,
directrice du programme de l'IIDH sur les populations migrantes victimes de
la violence.
6.
Les membres du Groupe de travail ont reçu des rapports et des règlements
des organisations internationales avec lesquelles ils avaient établi des
contacts. Le Groupe de travail
se consacre actuellement à l'analyse de l'information et des données que
ces organisations lui ont fournies. Il
se propose également d'entrer en rapport avec les fonctionnaires des
bureaux centraux de ces entités pour obtenir davantage d'informations sur
la condition des travailleurs migrants, et pour se réunir avec des représentants
des organisations nationales des Amériques ayant des contacts avec les
migrants dans les différents pays, afin d'obtenir et d'évaluer
l'information sur cette question.
7.
Le Dr Alvaro Tirado Mejía et le Dr Relinda Eddie ont été invités
par le Dr Rodrigo Alberto Carazo, président du Consejo centroamericano
de procuradores de Derecho Humanos, à participer à une réunion des médiateurs
d'Amérique centrale qui s'est tenue à San José (Costa Rica) du 28 au 30
octobre 1996 et qui s'est intitulée: "Forum
régional sur les droits de l'homme, les réfugiés et la migration en Amérique
centrale". Le Dr Relinda
Eddie a représenté le Groupe à la réunion, dont le thème prédominant a
été la condition des réfugiés et des travailleurs migrants et de leur
famille dans le continent. Organisée
par le système d'intégration centraméricain (SICA), la réunion a
accueilli le Consejo centroamericano de procuradores de Derecho Humanos
ainsi que des représentants d'organismes internationaux, dont l'IIDH,
l'OIM, l'OIT, le HCR, l'UNICEF, l'Organisation mondiale du commerce (OMC),
d'autres organisations régionales et des pays ayant statut d'observateur.
8.
Au cours de la réunion, les médiateurs ont distribué des mémorandums
d'accords pour la défense des migrants et des réfugiés, relatif à leur
pays respectif et les organismes internationaux ont proposé des plans
d'action pour résoudre la situation des migrants.
La condition des travailleurs migrants et de leur famille dans le
continent est une question qui a été étudiée en profondeur par les médiateurs
d'Amérique centrale. La réunion a débouché
sur l'élaboration d'un plan qui a servi à préparer un document
contenant des recommandations et intitulé:
"Mécanismes pour la mise en oeuvre des directives adoptées par
le Forum régional sur les droits de l'homme, les réfugiés et les migrants
en Amérique centrale", afin d'examiner les lois en vigueur relative
aux migrants et le traitement qui leur ait réservé dans leurs régions
respectives. On estime que dans
le continent, il existe environ 125 millions de migrants.
9.
Afin de coopérer avec la Commission dans son étude de la condition
des travailleurs migrants et de leur famille dans le continent, le Dr
Relinda Eddie a obtenu des informations précieuse pendant la réunion du
Costa Rica au cours de brefs entretiens avec les personnes suivantes:
Dr Rodrigo Alberto Carazo, président du Conseil centraméricain des
médiateurs en matière des droits de l'homme; Dr Juan E. Méndez, directeur
exécutif de l'IIDH; Mme Cristina Zeledón, de l'IIDH; Mme
Wairimu Karago, sous-directeur de la division internationale pour la
protection, HCR, (Genève); M. Philippe Garnier, spécialiste des services
pour les migrants, du Département du travail de l'OIT,
(Genève); M. Camilo Vásquez García, sous-directeur du Bureau de
l'OIT pour l'Amérique centrale et le Panama; M. Tony C. García, office de
protection, Bureau du l'HCR (Belize); M. Patrick Zahnd, délégué régional
du Comité international de la Croix-Rouge pour l'Amérique centrale, le
Mexique et les Caraïbes, au Guatemala. III.
DEFINITION INTERNATIONALE DES TRAVAILLEURS MIGRANTS
10.
La "Convention internationale pour la protection des droits des
travailleurs migrants et des membres de leur famille", des Nations
Unies, a été approuvée au moyen de la résolution 45/188 de l'Assemblée
générale. Cette Convention,
qui n'est pas encore entrée en vigueur, distingue différentes classes de
travailleurs "migrants"[6]/.
L'article 2 (1) de la Convention établit que, aux fins de cette
Convention, l'expression "travailleurs migrants" désigne les
personnes qui vont exercer ou ont exercé une activité rémunérée dans un
Etat dont elles ne sont pas ressortissantes.
11.
L'article 2 de la Convention stipule que l'on considère comme
travailleurs migrants les travailleurs frontaliers, les travailleurs
saisonniers, les gens de mer, les travailleurs d'une installation en mer,
les travailleurs itinérants, les travailleurs employés au titre de
projets, les travailleurs admis pour un emploi spécifique et les
travailleurs indépendants, et précise dans quelles circonstances ces
personnes doivent être considérées comme des travailleurs migrants[7]/.
12.
L'information préliminaire qu'a reçue le Groupe de travail paraît
indiquer que l'on attribue des qualificatifs aux travailleurs migrants, et
qu'on les classe comme étant des personnes "avec papiers",
"sans papiers", "réguliers" et "irréguliers".
Cette information indique donc que des travailleurs migrants se déplacent
avec ou sans leur famille dans des pays des Amériques à la recherche d'un
emploi et d'un meilleur niveau de vie.
On trouvera ci-après un résumé qui ne prétend pas être exhaustif
des déplacements des travailleurs migrants dans le continent:
du Mexique vers les Etats-Unis, du Guatemala au Mexique ensuite pour
aller vers les Etats-Unis; de Haïti vers la République dominicaine, de Haïti
et de la République dominicaine vers Porto Rico, afin de pouvoir entrer aux
Etats-Unis; de Haïti vers Les Bahamas; du Salvador et du Guatemala vers
Belize; de Cuba vers les Etats-Unis; de Cuba vers Les Bahamas et la Jamaïque;
de la Bolivie et du Pérou vers l'Argentine; du Nicaragua vers le Costa
Rica; et de la Colombie vers le Venezuela et le Panama.[8]/ IV.
METHODOLOGIE AFIN D'EVALUER LA CONDITION DES TRAVAILLEURS MIGRANTS ET
DE LA FAMILLE DANS LE CONTINENT
La Commission propose que:
13.
De préparer et de compiler des questionnaires sur les travailleurs
migrants et de remettre à tous les Etats membres de l'OEA, pour que ceux-ci
y répondent afin d'aider à la préparation de cette étude.
De même elle propose que soit préparé un questionnaire séparé
qui sera adressé aux organisations gouvernementales et non gouvernementales
ayant des relations quotidiennes avec les travailleurs migrants afin
d'obtenir une évaluation objective de la situation.
14.
D'effectuer des visites dans les Etats membres où existent des
concentrations considérables de travailleurs migrants avec leur famille,
afin d'obtenir une évaluation directe de la situation. 15. Lorsque toutes les réponses aux questionnaires auront été reçues, que le cycle des visites sera terminé et que toutes les données auront été rassemblées, d'analyse l'information obtenue et de préparer un rapport sur son évaluation de la situation.
[ Index | Précedent | Prochain ]
[1].
Au cours de cette période, des visites ont été effectuées au
Brésil, en Equateur, à la Jamaïque, aux Etats-Unis et au Venezuela.
[2].
Ce point a été affirmé dans la Déclaration de principes du
Sommet des Amériques (Miami, 1994), dans la Déclaration de Montrouis
(Haïti, 1995) et a fait l'objet des résolutions AG/RES. 1422 et 1432
(XXVI-O/96) intitulées: "La
Coopération au sein du Système interaméricain pour assurer la
participation pleine et égalitaire de la femme au processus de développement"
et "La Condition de la femme dans les Amériques", qui
ont été adoptées par l'Assemblée générale réunie à Panama, en
1996.
[3].
Ces réunions ont été citées par anticipation dans la mise à
jour du projet publié dans le Rapport annuel de la Commission de 1995,
voir OEA/Ser.L/V/II.91 doc.7 rev., 28 février 1996, Chapitre V.
[4].
Les versions en français et en portugais du questionnaire ont été
envoyées plusieurs semaines plus tard.
[5].
OEA/Ser.P/XXVI-O.2, 25 septembre 1996, Texte certifié des Déclarations
et résolutions de l'Assemblée générale à sa vingt-sixième Session
ordinaire.
[6].
L'article 87 (1) de la Convention établit que cette Convention
entrera en vigueur le premier du mois suivant une période de trois mois
comptés à partir du dépôt du vingtième instrument de ratification
ou d'adhésion. Selon
l'information dont dispose le Bureau des Nations Unies à Washington, au
30 juin 1996, seuls huit pays avaient ratifié la Convention.
[7].
L'article 2 de la Convention stipule que:
a. L'expression
"travailleurs frontaliers" désigne les travailleurs migrants
qui maintiennent leur résidence habituelle dans un Etat voisin auquel
ils reviennent en principe chaque jour ou au moins une fois par semaine;
b. L'expression
"travailleurs saisonniers" désigne les travailleurs migrants
dont l'activité, de par sa nature, dépend des conditions saisonnières
et ne peut être exercée que pendant une partie de l'année;
c. L'expression
"gens de mer", qui comprend les pêcheurs, désigne les
travailleurs migrants employés à bord d'un navire immatriculé dans un
Etat dont ils ne sont pas ressortissants;
d. L'expression
"travailleurs d'une installation en mer" désigne les
travailleurs migrants employés sur une installation en mer qui relève
de la juridiction d'un Etat dont ils ne sont pas ressortissants;
e. L'expression
"travailleurs itinérants" désigne les travailleurs migrants
qui, ayant leur résidence habituelle dans un Etat, doivent, de par la
nature de leur activité, se rendre dans d'autres Etats pour de courtes
périodes;
f. L'expression
"travailleurs employés au titre de projets" désigne les
travailleurs migrants qui ont été admis dans un Etat d'emploi pour un
temps déterminé pour travailler uniquement à un projet spécifique exécuté
dans cet Etat par leur employeur;
g. L'expression
"travailleurs admis pour un emploi spécifique" désigne les
travailleurs migrants qui i) ont été envoyés par leur employeur pour
un temps limité et déterminé dans un Etat d'emploi pour accomplir une
mission ou une tâche spécifique, ou ii) qui entreprennent pour un
temps limité et déterminé un travail exigeant des compétences
professionnelles, commerciales, techniques ou autres hautement spécialisées
, ou iii) qui, à la demande de leur employeur dans l'Etat d'emploi,
entreprennent pour un temps limité et déterminé un travail de caractère
provisoire ou de courte durée, et qui sont tenus de quitter l'Etat
d'emploi soit à l'expiration de leur temps de séjour autorisé, soit
plus tôt s'ils n'accomplissent plus la mission ou la tâche spécifique,
ou s'ils n'exécutent plus le travail initial;
h. L'expression
"travailleurs indépendants" désigne les travailleurs
migrants qui exercent une activité rémunérée autrement que dans le
cadre d'un contrat de travail et qui tirent normalement leur subsistance
de cette activité en travaillant seuls ou avec les membres de leur
famille, et tous autres travailleurs migrants reconnus comme
travailleurs indépendants par la législation applicable de l'Etat
d'emploi ou par des accords bilatéraux ou multilatéraux.
[8].
La Commission est allée en République dominicaine du 12 au 14
août 1991, et a préparé un rapport sur la "Situation des haïtiens
en République dominicaine", en se penchant plus particulièrement
sur la condition des travailleurs des plantations de canne à sucre.
Ce Rapport à été incorporé dans le Rapport annuel de la
Commission de 1991 (pages 269 à 297).
La Commission a également effectué une
visite aux Bahamas du 22 au 27 mai 1994.
Elle a alors été informée qu'il y avait environ 50 000 à 60
000 réfugiés et travailleurs migrants haïtiens aux Bahamas.
Ce chiffre peut avoir diminué du fait des accords qui ont été
signés entre les gouvernements d'Haïti et des Bahamas, pour rapatrier
les haïtiens qui seraient allés aux Bahamas.
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