COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

Nº 46/02

 

LA CIDH SE DIT PRÉOCCUPÉE PAR LES RÉCENTS ÉVÉNEMENTS EN HAÏTI

 

La  Commission interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) se dit gravement préoccupée par les récents événements qui ont eu lieu ces derniers jours en Haïti.

 

D’après diverses sources, des manifestations eurent lieu du 16 au 18 novembre 2002 à Cap-Haitien et se déroulèrent sans violence, en présence des forces de l’ordre. Toutefois, lors des manifestations étudiantes du 20 novembre 2002 à Petit Gôave, la police a ouvert le feu sur les manifestants, blessant par balles plusieurs personnes. 

 

De plus, le 22 novembre, des barricades furent érigées à Port-au-Prince, paralysant la ville. La CIDH déplore que ces derniers événements se soient déroulés sans une présence adéquate des forces de l’ordre.

 

Par ailleurs, depuis le 21 novembre, plusieurs journalistes ont fait l’objet de menaces et d’agressions. Selon l’information reçue par la Commission interaméricaine des Droits de l’Homme et le bureau du Rapporteur Spécial pour la Liberté d’Expression, certains journalistes continueraient de vivre a couvert en raison de ces menaces.

 

La Commission constate que l’ensemble de ces événements témoigne de la fébrilité de la situation politique, de la fragilité de l’état de droit en Haïti et du danger que soient violés les droits garantis par les instruments interaméricains de protection des Droits de l’Homme.

 

Ainsi, tout comme elle l’avait fait à la suite de ses visites in loco en mai et août dernier, la CIDH réitère l’importance d’assurer la formation des forces policières et d’augmenter leurs effectifs et leur présence pour garantir la sécurité de la population. Elle souligne à nouveau la nécessité  d’un dialogue devant être engagé entre les divers secteurs de la société haïtienne, dans le but d’assurer le renforcement de la démocratie en Haïti. Enfin, la Commission interaméricaine des Droits de l’Homme rappelle au Gouvernement haïtien l’importance de garantir la liberté d’expression et se dit préoccupée par les menaces et agressions auxquelles certains journalistes font face. La CIDH considère que le respect des droits  prévus par les instruments interaméricains des Droits de l’Homme ne peut être assuré sans que ne soient garantis la sécurité de la population et le libre exercice par celle-ci des droits essentiels à la démocratie, tel que le prévoit la Charte démocratique interaméricaine.

 

Commission interaméricaine des Droits de l’Homme continuera à suivre de près la situation et entreprendra sous peu une troisième visite en Haïti.

 

 

 

Washington 27 novembre 2002