COMMUNIQUĖ DE PRESSE

 

30/09

 

LA CIDH PRÉSENTE SON RAPPORT SUR LA SITUATION DES FEMMES EN HAÏTI

 

 

Washington, D.C., 18 mai 2009 - La Commission interaméricaine des Droits de l’Homme présente aujourd’hui son rapport informe « Le droit des femmes de vivre libres de violence et de discrimination en Haïti ». Les caractéristiques politiques, économiques et sociales d’Haïti affectent de façon négative la majorité de ses habitants, mais les femmes haïtiennes font face à des obstacles additionnels qui empêchent la pleine jouissance de leurs droits fondamentaux, dû en grande partie à la croyance populaire prédominante que les femmes sont inférieures aux hommes et à un modèle historique de discrimination envers elles, en raison de leur sexe. La discrimination envers les femmes est une caractéristique constante et structurelle de la société et de la culture haïtiennes, qui a subsisté tout au long de l’histoire du pays, tant en période de paix que de troubles.

 

Les femmes haïtiennes portent encore le poids des inégalités dans la protection de leurs droits civils, politiques, économiques, et sociaux par rapport aux hommes et elles sont notamment plus exposées que les hommes aux violations de leurs droits de la personne, à des actes de discrimination, à l’absence de leurs besoins spécifiques dans les programmes publics, à la limitation de leurs chances de participer au développement économique et social de leur société, à des niveaux extrêmes de pauvreté et à des actes brutaux de violence.

 

 « Le taux de violence exercée, sous toutes ses formes, contre les femmes et les mineures s’est accru sensiblement et progressivement au cours de ces trois dernières années, et a été exacerbé par une pauvreté croissante à travers le pays, les inégalités dans la répartition des richesses, la prolifération des armes, la prévalence de la délinquance violente, le manque de mesures adéquates pour la prévention du crime, et l’absence de mécanismes efficaces de responsabilisation dans le pays », indique le rapport. Les femmes victimes de violence sont peu disposées à avoir recours à l’appareil judiciaire, elles n’ont aucune confiance dans la capacité du système de justice de redresser les torts commis, et sont souvent maltraitées lorsqu’elles tentent de se prévaloir des recours judiciaires.

 

Le rapport indique qu’au delà de la relation avec les actes de violence, la discrimination a résulté en ce que les femmes occupent une position désavantageuse dans les secteurs de l’économie, de l’éducation, de la santé, du travail et dans le processus décisionnel. La CIDH considère que le problème de la discrimination contre les femmes doit être abordé en adoptant une approche multidisciplinaire, incorporant toutes les normes en matière d’égalité des genres et tous les secteurs du gouvernement.

 

Dans le contexte actuel, la Commission est encouragée par les témoignages de bonne volonté et l’engagement du Ministère à la Condition féminine pour la mise en place d’un plan d’action visant à éradiquer la discrimination et la violence à l’égard des femmes en Haïti, ainsi que par ses efforts pour mettre à contribution plusieurs secteurs dans la mise en œuvre de ce plan. Des mesures additionnelles sont nécessaires afin de répondre de façon adéquate au problème, particulièrement dans les secteurs de la justice, de la police et de la santé et en relation à l’assignation des ressources nécessaires afin d’assurer les services médicaux et juridiques requis par les victimes. Il est donc indispensable d’adopter des mesures urgentes pour éradiquer les pratiques discriminatoires socio-culturelles fondées sur le concept que la femme est inférieure.

 

Le rapport a été produit sur la base d’information recueillie durant les visites réalisées en Haïti en 2004, 2006 et 2007, entre autres sources. La Commission voudrait exprimer spécifiquement ses remerciements aux Gouvernements français et finlandais pour leur appui financier qui a rendu possible l’élaboration et la publication de ce rapport.

 

Étant un organe principal et autonome de l’Organisation des États Américains (OÉA), le mandat de la CIDH découle de la Charte de l’OÉA et de la Convention interaméricaine des Droits de l’Homme. La Commission interaméricaine a le mandat de promouvoir le respect et la défense des droits de la personne dans la région et de servir d’organe consultatif en la matière. La Commission est composée de sept membres indépendants qui agissent à titre personnel, non en tant que représentants d’un pays en particulier, et qui sont élus par l’Assemblée générale de l’OÉA.

 

 

Liens

 

 

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