COMMUNIQUÉ DE PRESSE
PREOCCUPATION
DU SECRETAIRE EXECUTIF DE LA CIDH À CAUSE DES MENACES EN CONTRE DE LA VIE
DES DEFENSEURS DES DROITS HUMAINS EN HAÏTI Le
Secrétaire Exécutif de la Commission Interaméricaine des Droits Humains
(CIDH), Dr. Santiago A. Canton, manifeste sa consternation par les menaces
à la vie des défenseurs des droits humains en Haïti. Aujourd'hui, la
CIDH a demandé au gouvernement de ce pays l'adoption des mesures précautionnaires
pour protéger l'intégrité personnelle des personnes menacées. Selon
l'information reçue, la Plate-forme
des Organisations haïtiennes des Droits Humains (POHDH) a dénoncé
l'existence d'une liste avec les noms de personnes
membres de la dite organisation, signalés comme objectifs d'un
plan qui vise les assassiner. Les noms des personnes sont, entre outres :
Pierre Espérance, Trésorier (POHDH) et Directeur Exécutif de la Coalition Nationale des Droits des Haïtiens (CNHR), Vilès Alizar,
Responsable de Programmes (NCHR), Serge Bordenave, Secrétaire Général
de la POHDH y Jean Simon Saint Hubert, Secrétaire Exécutif de la POHDH.
Selon l'information reçue, ces menaces sont reliées aux dénonciations
faites par la Plate-forme et la NCHR relative a la politisation de la
Police Nationale d'Haïti (PNH) et sur la situation des violations des
droits humains en Haïti. Cette
situation a des antécédents préoccupants. Le 8 mars 2000, Pierre Espérance,
directeur de la Coalition National
en Pro des Droits Humains des Haïtiens (NCHR) et trésorier de la Plate-forme des
Organisations haïtiennes des Droits Humains (POHDH),
avait été gravement blessé dans un attentat à sa vie.
De même, un pamphlet avec des menaces a été dirigé aux
organisations membres de la POHDH, le 1º mars 2000.
Attendu la gravité de cette situation, le 19 avril 2000, la
Commission avait demandé a l'état haïtien des mesures précautionnaires
pour protéger la vie et l'intégrité physique de M. Pierre Espérance et
celle des employées de la Coalition Nationale des Droits des Haïtiens (NCHR),
pour garantir leur intégrité physique et la vie. Jusqu'à date l'Etat
n'a pas répondu cette requête et la CIDH n'a pas reçu d'information sur
ce sujet. Le
Secrétaire Exécutif de la CIDH rappelle
que les Etats membres de l'OEA ont adopté dans son Assemblée Générale,
la Résolution AG/RES. 1818 dans laquelle ont
accordé, entre outres, les suivants compromis : Condamner
les actes que, directe ou indirectement empêchent les tâches que développent
les défenseurs des droits humains en Amériques ; Exhorter
aux Etats Membres a intensifier les efforts pour adopter les mesures nécessaires
pour garantir la vie, l'intégrité
personnel et la liberté
d'expression de ces personnes, en conformité avec sa législation
nationale et en conformité avec les principes et normes reconnus
internationalement ; Instruire
au Conseil Permanent de faire le suivi de cette Résolution et présenter
à l'Assemblée Générale un rapport a l'occasion de ses 32° sessions
ordinaires. La
CIDH a souligné l’urgence d’accomplir le compromis manifesté par les
Etats membres a cette Résolution. De même, ils prennent le compromis de
prendre les mesures nécessaires pour protéger la vie, la sécurité
personnelle et aussi, la liberté d'expression de ceux qui luttent pour
garantir les droits fondamentaux. Pour
faire face aux défis de la construction de la démocratie, il est nécessaire
que les groupes qui travaillent dans la promotion des droits humains
puissent participer dans le renforcement de la démocratie sans risque de
représailles. Le Secrétaire Exécutif réitère son refus de n'importe
quel acte qui met en péril
l'intégrité personnelle des promoteurs des droits humains. “La
démocratie doit se construire dans une ambiance de tolérance et
participation avec tous les secteurs de la société,” a manifesté Dr Canton. De même, le Secrétaire Exécutif de la CIDH encourage
l'Etat haïtien à prendre des mesures nécessaires pour protéger aux
personnes signalées et qu'il mène une investigation des faits décrits
pour juger et châtier les
responsables. La
CIDH est une organisme autonome de l'OEA, qui est chargé de la promotion
et protection des droits
humains dans l'hémisphère. Les attributions de la CIDH dérivent fondamentalement de la Convention Américaine sur les Droits
Humains et de la Charte de l'OEA, instruments ratifiées par la République
d'Haïti. Washington D.C., 9 de novembre de 2001 |